Attachée d’administration générale au service du Ministère des Transports, Alexa Kongo est gabonaise originaire de la province de la Ngounié dans le sud du Gabon, plus précisément du département de la Louetsi Wano, d’ethnie nzebi et actrice comédienne à ses heures perdues.

Elle a débuté son parcours artistique par une carrière de comédienne et humoriste dans le groupe gabonais appelé « Rire à gogo » aux jardins de la Peyrie à Libreville avec les « compatriotes » Dibaku, Defundzu, Sophie, Palazo, Fotoko… Encadrés par Michel Pecoin, le défunt Lanzo et Michel Ndaot.

« C’est en 2004 que j’ai été contactée par Melchy Obiang –le réalisateur des Studios Montparnasse– pour rejoindre la grande famille de la série télévisée Kongossa et y jouer le rôle de Vera. » Rôle qu’elle jouera à la perfection puisque plusieurs personnes l’appellent encore dans la rue « Vera ».

Alexa ne s’est pas arrêté à cette série, elle a fait son apparition dans d’autres films du même réalisateur. Tantôt kongosseuse, femme battue, veuve maltraitée, conseillère de son dictateur de mari, elle a réussi le défi de s’illustrer et s’adapter à tous les scénarios qui lui ont été proposés.

Du coup, lors de notre rencontre, nous avons été très étonnée de découvrir en Alexa une femme simple, discrète et accessible. Bien loin des rôles qui lui sont souvent attribués.

Curieux, nous lui avons demandé le secret de son aisance… Comment arrive t-elle à sortir autant de larmes avec autant de facilité ? Tenez dans le « Cœur de la femme », film qui demeure à ce jour notre film coup de cœur, elle joue avec un réalisme déconcertant le rôle de la veuve éplorée, qui se fait maltraiter…

« Le secret de mon aisance dans ces rôles se résume à l’amour et le respect des différents personnages que j’incarne dans chaque film. Je me suis totalement mise dans la peau d’une veuve, je me suis préparée, imprégnée de ce qui m’entourait.

D’autre part, en tant que femme et actrice, je suis complètement opposée et touchée par la pratique de la violence à l’égard des femmes, car c’est un crime contre l’humanité parce que la femme est au service de la vie. Si mon rôle peut contribuer à alerter certaines femmes, les sensibiliser et faire diminuer ce phénomène, j’en suis honorée car, le travail d’un bon acteur c’est aussi de reproduire les faits de société et de toucher le maximum de monde. D’ailleurs passage, je remercie Mr Melchy Obiang de m’avoir fait confiance et de m’avoir permis de participer à ce film qui a eu un grand impact« .

Effectivement, grâce au « Cœur des Femmes« , Alexa Kongo a reçu le Golden Crown Awards, Prix Spécial de la presse pour la meilleure interprétation féminine dans le film éponyme en 2013 en Côte d’Ivoire.

« C’est une marque de reconnaissance internationale de mon talent de comédienne et d’actrice en même temps que celui du cinéma gabonais qui est peu ou pas connu à l’extérieur de nos frontières, malheureusement. »

En 2018, elle a été lauréate du Prix culturel de la femme de l’année, au Gabon, décerné par la plateforme Gabon Leadership féminin.